Tendre et violente Catherine °
Je venais de mon lycée prison, aux portes Cerbères,
Je trainais mon spleen, mon air désespéré,
Je remarquais ton grand sourire, comme un éclair,
Parmi la foule des élèves assemblés.
Tu étais sauvage libre et rayonnante ;
Je rodais, caché derrière mon foulard,
Te cherchant, t’approchant, d’une danse amante.
Tu esquivais, légère, mon regard.
Et puis un jour, je t’ai approchée, tremblant,
Tu étais accoudée à cette fenêtre printanière,
J’ai posé ma main sur ton épaule, calmement,
Tu as incliné ta tête altière.
Notre premier et chaste baiser,
D’amours adolescentes ébranla à jamais mon corps,
Jamais je ne pourrais l’oublier,
Dans mon cœur dévasté il vibre encore.
Je sais maintenant, que jamais plus tendre étreinte,
Ne m’aura été donnée, de toute ma vie,
Il reste comme la chère plainte,
Des amours passées, auxquelles je souris.
°allusion au roman d'Henri Troyat , "tendre et violente Elisabeth"