Quand , je ne pouvais imaginer quel serait mon destin j'écrivais ceci:
Ce soir , comme j'aurais aimé être seul ,
Oui comme j’aurais aimé retrouver la douce chaleur du foyer d’une veille cheminée aux linteaux noircis, avec cette bûche qui se meure dans un faible rougeoiement, parmi les cendres du feu de la veille qui m’ont vues s’endormir sur mon livre
Oui ce soir j’aurais aimé rentrer, poussé par la bourrasque, et que la porte de vieux chêne grince en se refermant.
Ce soir j’aurais aimé bousculer le « bonhomme crépuscule d’hiver » pour ranimer mon feu et savourant le fort breuvage (gwin-ardent en breton), chercher la page qui s’est rabattue après mon sommeil impromptu.
Ce soir j’aurais voulu préparer des œufs fris et du lard avec une bolée de cidre comme mes ancêtres puis rester auprès de l’âtre comme jadis ; à la lumière faible et apaisante du foyer j’aurais discerné quelques lignes avant de sombrer dans les songes d’une nuit d’hiver.
Mon lit clos m’attendrait, mais je repousserais le moment de m’y cacher.
Au lieu de cela je prêterais l’oreille aux bruits de la nuit, chat huan et autres bestioles sympathiques ; si j’avais la chance d’habiter tout près de la mer de surcroit je me laisserais bercer par le ressac des vagues monotones brisants siècles après siècles le granit de notre rivage. Je crois que je fumerais encore et que j’allumerais ma pipe bourrée de tabac brun et acre qui appellerait une autre bolée de cidre.
Enfin quand j’irais me calfeutrer dans mon lit clos ,la fatigue accumulée me bercerais comme une tendre et permissive mère.
Avant de sombrer j’aurais une pensée pour mon petit côtre amarré en bas dans le ria à l’abri de la mauvaise « mer » !!!!!!!
Mes paupières lourdes regarderaient encore une fois la belle lumière crépusculaire du solstice d'hiver quand le soleil tombe dans la mer comme aux caraïbes.
Ce soir en poussant la porte comme j’aurais aimé être seul !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!