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Lazare médecin atypique

Lazare médecin atypique

c'est la deuxième vie de mon blog Alceste médecin atypique , après une fracture de vie , revenu du royaume des morts , et devant l'entrée de la vallée des ombres mon regard a nécessairement changé


Pourquoi

Publié par anton ar gwillou sur 12 Avril 2015, 11:39am

Catégories : #mémoire de vie

Pourquoi

Quand j’étais en Guadeloupe, j’ai écrit ce poème, qui peut paraître ambiguë, mais il n’en n’est rien, c’est simplement l’histoire d’une amitié au-delà des races et de la couleur de peau.

Pourquoi, a-t-il fallu que tu échoues ta barque sur le sable dont la blancheur éclipsait le ciel délavé à force de chaleur ?

Pourquoi, en as-tu, d’un geste puissant, halé la coque, faisant affleurer sous ta peau, couleur de nuit, les fibres musculaires tendues à rompre. La sueur en coulant, en suivait le relief décrivant des volutes. ?

Pourquoi, as-tu remarqué, sous les palmes, dans l’ombre battante que je te fixais. ?

Pourquoi ce sourire engageant, ce feu de bois sur la plage, dans la moiteur de la nuit, nos rires, couverts par le ressac. ?

Pourquoi, irrésistiblement, je me retrouvais sur le quai du port scrutant la voile mordorée qui t’annonçait ?

Pourquoi, cette écume de la vague d’étrave, quand tu m’invitais à partager l’épreuve de la pêche quotidienne

.Pourquoi, avons-nous croisé nos deux cultures, se découvrant avec plaisir si différent et pourtant si proches.

Pourquoi, dans la touffeur du soir, sous la véranda, le cri du lézard nocturne, créait il se silence soudain entre nous, si plein d’émotion pendant que nous l’écoutions en communion.

Pourquoi, as-tu partagé avec moi dans ta case la rituelle langouste, simplement grillée sur cette braise au creux d’un palmier.

Pourquoi, m’as-tu montré l’effroi de cette place isolée du rivage, le marché aux esclaves, ces chaines encore présentes pour rappeler ceux qu’on y enchainait.

Pourquoi, ce marché aux couleurs de Gauguin, où nous déambulions épaule contre épaule, ta gigantesque main me désignant les plantes exotiques, les grands poissions, qu’on tranche à la machette, ces fruits paradisiaques, aux parfums entêtants, les effluves enivrantes du rhum agricole, transparent comme l’eau, puissant à te coucher au sol.

Pourquoi, a-t-il fallu, qu’un jour, je quitte cette île enchantée ?

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